Si l’aménagement de la banlieue parisienne a donné lieu à de vastes visions d’ensemble dans les années 1930, son urbanisation s’est faite concrètement au coup par coup. De fait, depuis une quarantaine d’années les interventions visent toujours à recoudre des tissus urbains et à pacifier l’espace public de ce qu’on appelle maintenant le Grand Paris.
Cependant, certains territoires semblent avoir une sorte de « destin » : un dessein est présent de longue date, qui résiste aux aléas, et finit par prendre forme. C’est le cas en Seine-Saint-Denis des parcs Georges-Valbon et Marville. Dès le début du xxe siècle, les intérêts privés, puis publics, projettent sur ces sites des équipements sportifs ou de loisirs. Les projets contrariés s’y succèdent et il faut attendre 1971 et le concours pour la conception du parc de La Courneuve, ancien nom du parc Georges-Valbon, pour que le dessein prenne forme dans l’espace. Aujourd’hui il s’inscrit dans une zone verte de presque 500 hectares, qui constitue le troisième grand parc urbain autour de Paris, après les bois de Boulogne et de Vincennes.
Cet ouvrage raconte comment une destinée peut travailler un territoire sur la longue durée. Il présente les différents projets et leurs péripéties : les limites posées par les caractéristiques géologiques du sous-sol, l’impact de la guerre de 1870, le démantèlement de la « Zone » autour de Paris et l’apparition des bidonvilles, les rapports de force politique inégaux entre Paris et sa banlieue ou encore la structuration politique d’un territoire avec la création de la Seine-Saint-Denis.
Ce récit en étapes s’élabore en relation avec les usages. Il témoigne de la dimension sociétale des programmes d’espaces verts et des engouements propres à chaque époque : cités-jardins, hippodrome, terrain d’aviation et aujourd’hui parcours artistique et protection de la nature. Le parc Georges-Valbon aura ouvert la voie aux conceptions paysagères contemporaines, en étant le premier à solliciter la toute jeune profession de paysagistes lors du concours de 1971. Avec Le parc de Marville, il accueille en 2024 un site d’entraînement et une fan zone des Jeux olympiques et paralympiques.
Tout au long du siècle écoulé, un petit morceau du monde aura en quelque sorte été préservé de l’urbanisation, puis réintégré sous la forme d’un espace naturel scénographié, qui permet tour à tour d’abriter une fréquentation de masse, la solitude du promeneur ou du pêcheur, les distractions ou les jeux d’enfants.
Patrimoines et paysages en Seine-Saint-Denis
Les parcs de Marville et Georges-Valbon
Si l’aménagement de la banlieue parisienne a donné lieu à de vastes visions d’ensemble dans les années 1930, son urbanisation s’est faite concrètement au coup par coup. De fait, depuis une quarantaine d’années les interventions visent toujours à recoudre des tissus urbains et à pacifier l’espace public de ce qu’on appelle maintenant le Grand Paris.
Cependant, certains territoires semblent avoir une sorte de « destin » : un dessein est présent de longue date, qui résiste aux aléas, et finit par prendre forme. C’est le cas en Seine-Saint-Denis des parcs Georges-Valbon et Marville. Dès le début du xxe siècle, les intérêts privés, puis publics, projettent sur ces sites des équipements sportifs ou de loisirs. Les projets contrariés s’y succèdent et il faut attendre 1971 et le concours pour la conception du parc de La Courneuve, ancien nom du parc Georges-Valbon, pour que le dessein prenne forme dans l’espace. Aujourd’hui il s’inscrit dans une zone verte de presque 500 hectares, qui constitue le troisième grand parc urbain autour de Paris, après les bois de Boulogne et de Vincennes.
Cet ouvrage raconte comment une destinée peut travailler un territoire sur la longue durée. Il présente les différents projets et leurs péripéties : les limites posées par les caractéristiques géologiques du sous-sol, l’impact de la guerre de 1870, le démantèlement de la « Zone » autour de Paris et l’apparition des bidonvilles, les rapports de force politique inégaux entre Paris et sa banlieue ou encore la structuration politique d’un territoire avec la création de la Seine-Saint-Denis.
Ce récit en étapes s’élabore en relation avec les usages. Il témoigne de la dimension sociétale des programmes d’espaces verts et des engouements propres à chaque époque : cités-jardins, hippodrome, terrain d’aviation et aujourd’hui parcours artistique et protection de la nature. Le parc Georges-Valbon aura ouvert la voie aux conceptions paysagères contemporaines, en étant le premier à solliciter la toute jeune profession de paysagistes lors du concours de 1971. Avec Le parc de Marville, il accueille en 2024 un site d’entraînement et une fan zone des Jeux olympiques et paralympiques.
Tout au long du siècle écoulé, un petit morceau du monde aura en quelque sorte été préservé de l’urbanisation, puis réintégré sous la forme d’un espace naturel scénographié, qui permet tour à tour d’abriter une fréquentation de masse, la solitude du promeneur ou du pêcheur, les distractions ou les jeux d’enfants.